Un nouveau régime fusionné de crédit d'impôt pour la recherche et le développement (R&D) a été mis en place, remplaçant les régimes actuels pour les PME et le crédit d'impôt pour les dépenses de R&D (CIDR). Ces changements s'appliquent aux exercices comptables commençant le 1er avril 2024 ou après cette date.
Un nouveau dispositif permet à la plupart des entreprises de bénéficier d'une aide sous la forme d'un crédit d'impôt calculé en fonction des dépenses de R&D. Un second dispositif permet aux PME qui investissent massivement en R&D de bénéficier d'une aide sous la forme d'un ajustement des bénéfices ou des pertes aux fins de l'impôt sur les sociétés, calculé en fonction des dépenses de R&D et, si cet ajustement entraîne ou contribue à une perte d'exploitation, d'un crédit d'impôt calculé en fonction de cette perte.
Le nouveau RDEC
Le crédit d'impôt pour dépenses admissibles (RDEC) permet à l'entreprise de déduire 20 % des dépenses admissibles. Ce montant étant imposable, il est également appelé « crédit d'impôt déductible ». Le crédit obtenu doit être utilisé pour régler l'impôt sur les sociétés des exercices en cours, futurs ou antérieurs, sous réserve de certaines limitations et calculs. En l'absence d'impôt sur les sociétés dû, le montant doit être utilisé pour régler d'autres dettes fiscales et peut ensuite être remboursé.
Il existe globalement trois catégories de dépenses de R&D admissibles qui peuvent être prises en compte pour la R&D :
- Les dépenses internes – engagées pour les coûts de personnel, les logiciels, les licences de données, les services d'informatique en nuage ou les consommables – sont des dépenses admissibles pour les travailleurs externes.
- Dépenses imputables aux activités de R&D pertinentes sous-traitées par l'entreprise.
- Dépenses attribuables à des activités de R&D pertinentes sous-traitées à l'entreprise par un non-contribuable.
Mesures de soutien aux PME déficitaires à forte intensité de R&D
Les règles existantes relatives aux PME servent de base au nouveau dispositif d'allègement fiscal destiné aux PME qui investissent massivement dans la R&D et ne réalisent pas de bénéfices commerciaux associés. Ce dispositif prévoit un allègement sous la forme d'une déduction supplémentaire lorsque l'investissement est réalisé dans le cadre d'une activité déficitaire, soit un allègement de 186 %. Ces règles sont modifiées afin d'y ajouter de nouvelles conditions, à savoir :
- La société remplit la condition d'intensité de R&D au cours de la période ou a obtenu un allègement en vertu des règles relatives à l'intensité de R&D pour sa période comptable antérieure la plus récente d'une durée de 12 mois, ayant rempli la condition d'intensité de R&D au cours de cette période.
- L'entreprise enregistre une perte sur cette activité au cours de la période.
De manière générale, l'entreprise remplit la condition si ses dépenses de R&D pertinentes pour la période représentent au moins 30 % de ses dépenses totales pertinentes pour la période.
Lorsque les conditions sont remplies, un crédit remboursable de 14,5 % peut être dû, mais ce remboursement est soumis à un certain nombre de restrictions détaillées.
Les tranches de dépenses admissibles correspondent aux trois catégories détaillées ci-dessus dans le cadre du programme RDEC.
Projets admissibles
Le crédit d'impôt pour la recherche et le développement (R&D) n'est accessible qu'aux entreprises ayant engagé des dépenses pour des projets de R&D éligibles et pertinents pour leur activité. Un projet doit aborder un domaine d'incertitude scientifique ou technologique et présenter un caractère innovant. L'innovation doit contribuer à l'avancement des connaissances dans le domaine de recherche concerné, et non se limiter à un simple avantage pour l'entreprise.
Il est important de comprendre que l'activité ne doit pas nécessairement créer quelque chose de totalement nouveau à partir de zéro. Elle pourrait inclure :
- Développer un produit existant mais présentant certaines incertitudes technologiques susceptibles d'être améliorées.
- Apporter une amélioration notable à un produit ou à un processus, par exemple en explorant de nouveaux matériaux économiques qui permettront à un produit d'être plus performant.
Les entreprises doivent documenter les incertitudes et les innovations prévues dès le début d'un projet afin de fournir des preuves à l'appui d'une demande de crédits de R&D.
Une fois que l'entreprise est convaincue que des activités de R&D sont en cours, l'étape suivante consiste à identifier les activités de l'entreprise qui sont liées à cette activité de R&D.
Il existe essentiellement deux types d'activités :
- ceux qui contribuent directement à la réalisation du progrès
- certaines activités qui contribuent indirectement à la réalisation du progrès.
Exemples d'activités directes :
- planification scientifique ou technologique
- conception, essais et analyse scientifiques ou technologiques
- activités qui consistent à concevoir ou à adapter des logiciels, des matériaux ou des équipements.
Exemples d'activités indirectes :
- services d'information, par exemple la préparation de rapports de R&D
- services de soutien indirects au projet de R&D, par exemple la maintenance, la sécurité, le travail administratif
- services annexes, par exemple la location de laboratoires et d'équipements.
Toutes les activités indirectes doivent être entreprises dans le cadre du projet de R&D.
Un projet de R&D débute lorsque les travaux visant à lever l'incertitude scientifique ou technologique commencent et se termine lorsque cette incertitude est levée. Il est donc avantageux pour les entreprises de tenir un calendrier précis de leurs activités et de leurs objectifs afin de déterminer le moment où elles passent à la phase de production et ainsi optimiser leurs affirmations.
Demande d'indemnisation
Si une entreprise n'a pas déjà demandé de crédit d'impôt pour la recherche et le développement, ou n'en a pas fait la demande au cours des trois dernières années, elle doit en informer le HMRC dans les six mois suivant la fin de la période comptable au titre de laquelle ces dépenses de recherche et développement sont engagées.
De plus, toute entreprise souhaitant bénéficier d'un allègement fiscal doit fournir des informations complémentaires à l'appui de sa demande avant de déposer sa déclaration d'impôt sur les sociétés. À défaut, la demande sera irrecevable.















